Laïbéricaines

Je les admire, ces femmes ! Et si le futur salut de la Laïbérique venait d'elles ?

Elles sont toujours belles dans la rue : avec ou sans voile, parfois en jupe courte ou en talons hauts, elles prennent toujours soin d'elles, du moins jusqu'à l'âge où c'est mal vu (pour vous donner une idée, quand on a la cinquantaine, c'est mal vu de mettre un accessoire fantasque comme une ceinture tressée : il est beaucoup trop tard pour plaire). Bref, à côté d'elles, les hommes sont très négligés avec leur t-shirt élimé, leurs tongs et leur pantalon de jogging. Même ceux qui portent l'uniforme (policiers, soldats) ont l'air de gamins déguisés qui ne font pas illusion.

Elles passent leur temps à trimer. Pour leur mari. Leurs enfants. Elles travaillent de plus en plus souvent. Conduisent des voitures. Elles se lèvent aux aurores pour tout faire : ménage journalier, cuisine... Dans la capitale, où la pollution est telle qu'on a presque l'impression de mordre de la poussière quand on ferme la bouche, tout se salit vite, très vite. Celles qui ont des enfants petits et qui travaillent ont un parcours du combattant pour les faire garder, à côté duquel les françaises font figure de privilégiées.

Elles en attendent relativement peu de leur mari. S'il ne boit pas et ne les bat pas, ce n'est déjà pas si mal. S'il est sérieux, de "bonne famille" et travailleur, c'est l'homme idéal.

Où trouvent-elles la motivation d'en faire autant pour [ce que je vois comme] si peu ? Est-ce simplement l'habitude d'avoir relayé leur mère dans les tâches ménagères depuis qu'elles étaient enfant ?

Comprenez-moi... à côté d'elles, je suis une véritable feignante : je ne sais pas faire la cuisine et faire le ménage tous les jours me paraît une perte de temps considérable... alors elles me donnent des complexes.