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Blog d'une attente
9 novembre 2006

Circulez, vous êtes en Laïbérique

Je savais déjà, avant de partir, que les laïbéricains conduisaient mal, mais je n'ai pas été déçue. De manière générale, chacun se croit plus malin que les autres et essaie en toutes circonstances de gratter quelques mètres. Le jour de notre départ, autour de 5h du matin, sur une route déserte, quelqu'un a trouvé utile de dépasser notre voiture... sur une bretelle d'accès d'autoroute (pour les non-conducteurs : ces bretelles comportent une seule file) alors qu'il n'y avait strictement personne d'autre sur la route. En Laïbérique, Même si vous n'avez rien à faire de votre journée, vous conduisez en permanence comme si vous étiez très pressé.

La priorité à droite est bien sûr une théorie. Celui qui a priorité, c'est celui qui arrive en premier, ou le plus vite, ou celui qui arrive à s'imposer le plus.

Les files sur la route sont une illusion. Un groupe de voiture vu de haut ressemble moins à deux ou trois rangées de voitures (selon le nombre de files) qu'à une sorte d'essaim ou de peloton. Attachez des cordes à trois voitures sur une de ces routes et vous obtiendrez rapidement une jolie natte tant tout le monde passe son temps à se dépasser les uns les autres.

On dépasse par la droite ou par la gauche indifféremment (pour le dépassement, la bande d'arrêt d'urgence est une file à part entière). On peut dépasser malgré une ligne continue, dans un tournant et sans visibilité : si une voiture arrive en face, il vous suffira de vous rabattre entre deux voitures, même si elles sont très rapprochées (la voiture derrière vous sera bien obligée de vous laisser passer). Respectez une distance de sécurité avec la voiture qui se trouve devant vous et elle sera immédiatement remplie par une voiture qui y voit une place où rouler.

Les changements de file peuvent se faire à l'intimidation (vous commencez à vous déporter sur le côté alors qu'il y a déjà quelqu'un qui roule à côté de vous) et sans clignotant. De toute façon, partout où deux files sont prévues, il s'en formera toujours trois (chacun navigant entre deux eaux) ; partout où il y en a une, une seconde se formera aussitôt.

En ville, il y a une sorte de rapport de force bizarre entre piétons et voitures. Les voitures laissent passer les piétons, certes, mais uniquement si elles y sont obligées. Donc les piétons traversent n'importe où, n'importe quand ; soit ils défient du regard le conducteur pour le forcer à ralentir, soit ils l'ignorent royalement. Résultat, ils se font constamment frôler par les voitures.

Il paraît qu'il y a un nombre impressionnant de morts par accidents de la circulation en Laïbérique.

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